top_menu
Page d'accueil
Webmail Recherche web acs-amocongo
left_menu
ACS/AMO-CONGO EN PROVINCES
Bandundu Bas-Congo
Equateur Kasaï-Occidental
Kasaï-Oriental Katanga
Kinshasa Nord Kivu
une_menu
Galerie Photos

- Les grandes dates
- Les précurseurs dans les recherches
- Polémique sur le lieu exact de l’apparition du VIH ?
  Quelle est la maternité exacte du virus du Sida ?

- Modes de transmission
- Moyens de prévention
- Histoire du préservatif
- Quid des recherches en cours sur le sida ?

Mot introductif d'ACS/AMOCONGO
Il existe beaucoup de controverses quant à la connaissance exacte de l'existence du Virus du Sida. Plusieurs sources fournissent à ce sujet des informations parfois discordantes au point de désemparer les chercheurs dans ce domaine, du reste d'intérêt mondial.

Dans la mesure où ces controverses persistent au lieu de s'harmoniser, le site d'ACS/AMOCONGO qui vous reçoit en ce moment n'a pas la prétention de donner un point de vue tranché sur ces divergences. Il se propose juste de donner les informations qui mettent tout le monde d'accord, dans le but de faire bénéficier à ses nombreux visiteurs, des informations susceptibles de n'attirer aucun courroux des uns et des autres.

Nos lecteurs comprendront que pour y arriver, un travail assez PROFONDEMENT fouillé a dû préalablement être déployé sur maintes sources possibles, avant de vous proposer ces quelques informations, lesquelles du reste, non exhaustives certes, mais dotées d'une cohérence avérée, se proposent de donner des réponses assez précises sur la problématique de l'historique du VIH/Sida.

Les précurseurs dans les recherches
Les premiers cas de Sida ont été décrits aux Etats-Unis en 1981. En ce moment-là, on ne parlait pas encore de Sida (Syndrome d'Immunodéficience Acquise) pour décrire ce nouveau syndrome d'immunodéficience inexpliqué : Ce syndrome portait plusieurs noms, dont le plus émergeant a été le «  gay syndrome   » , car il fut initialement identifié chez des homosexuels.

D'après le constat fait par les chercheurs médecins, il se trouve que les défenses immunitaires des malades sont considérablement amoindries. Divers agents pathogènes, bactéries, virus, parasites, normalement peu infectieux, profitent de cet état pour proliférer et provoquer des affections gravissimes et jusqu'alors rares (entre autres, des pneumonies, un cancer appelé " sarcome de Kaposi ", etc…). C'est déjà l'idée des infections opportunistes qui pointe à l'horizon.

Durant l'année 1982, les médecins français commencent à se mobiliser avec l'apparition en France de cas similaires. A cette époque, un certain nombre de recherches avaient d'ores et déjà été entreprises au niveau mondial depuis la première description de cette maladie chez des homosexuels, observée par la suite chez des hémophiles transfusés. Ce qui laissait soupçonner que l'agent infectieux responsable était un virus.

Toujours en 1982, après avoir essayé en vain d'assimiler ce supposé virus à tous ceux connus jusqu'alors, Willy ROZENBAUM , clinicien français travaillant alors à l'Hôpital Bichat, est certain de se trouver devant un virus d'un tout nouveau genre. À cette époque, il vient à l'Hôpital PASTEUR donner une conférence sur ce nouveau syndrome d'immunodéficience, espérant par la même occasion convaincre des virologistes de l'Institut PASTEUR de venir travailler avec lui sur cette infection d'origine inconnue. Mais personne ne répond à son appel.

Françoise BRUN-VEZINET qui travaille avec lui en tant que médecin-virologue, lui propose alors de contacter les enseignants du cours de rétrovirologie qu'elle a suivi à l'Institut PASTEUR, à savoir Jean-Claude CHERMANN , avec lequel Françoise BARRE-SINOUSSI travaillait à l'époque, et Luc MONTAGNIER .

Leurs recherches au sein de l'unité d'Oncologie virale à l'Institut PASTEUR concernaient les relations rétrovirus-cancers. Luc MONTAGNIER accepte d'aider Willy ROZENBAUM et demande à Jean-Claude CHERMANN et à Françoise BARRE-SINOUSSI s'ils sont prêts à s'impliquer dans la recherche de l'agent responsable de cette maladie nouvellement identifiée.

Comme ils disposaient alors d'un certain nombre de technologies pour travailler sur les rétrovirus et que certains de ces rétrovirus, chez le chat notamment, étaient connus pour provoquer une immunodéficience, les deux scientifiques acceptent. L'Institut PASTEUR se lance donc dans l'aventure vers fin 1982.

Une première réunion a lieu en décembre 1982 avec, entre autres, Willy ROZENBAUM et Françoise BRUN-VEZINET, pour discuter des recherches à entreprendre. En janvier 1983, Willy ROZENBAUM envoie la première biopsie ganglionnaire d'un patient atteint de "lymphadénopathie généralisée", c'est-à-dire au stade de " pré-Sida " (avant l'apparition d'une immunodéficience profonde), prélevée à l'hôpital Pitié SLAPETRIERE .

C'était ce que l'équipe pasteurienne souhaitait car elle savait déjà que les patients qui développaient la maladie voyaient leur taux de lymphocytes CD4 tomber en flèche jusqu'à disparaître quasi complètement. L'équipe supposait donc que ces cellules CD4 étaient la cible du virus qu'elle cherchait à identifier et que, par conséquent, il fallait, pour l'isoler, qu'elles soient encore présentes dans le prélèvement ganglionnaire.

Luc MONTAGNIER mit alors en culture les cellules ganglionnaires issues de la biopsie, puis il apporta régulièrement à Françoise BARRE-SINOUSSI et Jean-Claude CHERMANN le surnageant de culture pour rechercher la présence de rétrovirus, notamment par la détection d'une activité transcriptase inverse.

Environ trois semaines plus tard, une telle activité fut effectivement détectée, mais un phénomène de mort cellulaire fut observé de façon concomitante. Ce fut un moment d'inquiétude, car il y avait un risque de perdre immédiatement le virus qui venait pour la première fois d'être détecté !

Au cours d'une réunion organisée en toute urgence, l'équipe pasteurienne décida de prendre des globules blancs de donneurs de sang, l'Hôpital PASTEUR disposant alors d'un centre de transfusion sanguine pour les réinjecter immédiatement dans la culture : l'activité enzymatique rétrovirale fut à nouveau détectée et à nouveau encore cette détection fut suivie d'un phénomène de mort cellulaire… C'était, en fait, la première observation de l'effet cytopathogène du virus.

Charlie DAUGUET , Responsable à l'époque de la microscopie électronique au sein de l'unité d'Oncologie virale, se vit confier le soin de rechercher dans la culture des cellules dans laquelle une activité enzymatique rétrovirale était détectée, des particules virales de type rétrovirus. Il lui a fallu beaucoup de patience, mais il a fini, au bout de quelques jours, par visualiser ce virus sous son microscope.

Une fois le virus détecté, il fallait le caractériser. Les chercheurs de l'unité d'Oncologie virale ont alors fait appel à l'équipe américaine du Professeur GALLO (National Cancer Institute, Etats-Unis) qui avait décrit le seul rétrovirus humain connu à l'époque, le HTLV 1. Le Professeur GALLO les informa qu'il était lui aussi à la recherche du virus responsable de ce que l'on allait appeler Sida et pensait qu'il s'agissait du HTLV 1 ( Human T-Cell Leukemia Virus ), virus associé à une maladie rare - une leucémie des lymphocytes T - qu'il avait découvert en 1980.

Mais les premières comparaisons effectuées, notamment par immunofluorescence par Marie-Thérèse NUGEYRE et confirmées par la suite, suggéraient qu'il n'en était rien.

C'est ainsi que fût publiée en mai 1983 dans la revue Science*, la première description du virus responsable du Sida, que l'équipe à l'Institut Pasteur avait appelé à l'époque " Lymphadenopathy Associated Virus " ou LAV. Le lien de causalité entre ce virus et le sida restait encore en effet à démontrer.

Dès le début de l'année 1983, la recherche autour de ce virus nouvellement identifié s'intensifie. Commence une grande période de caractérisation du virus et de développement de tests sérologiques, parallèlement à une recherche visant à démontrer le lien entre le virus découvert et la maladie sida.

À l'Institut Pasteur, le laboratoire reçoit d'autres échantillons de patients au stade de pré-sida ou même de sida avéré. La collaboration avec les virologistes hospitaliers (Françoise BRUN-VEZINET et Christine ROUZIOUX , Hôpital Bichat ) se développe pour mettre au point des tests de diagnostic sérologique chez des patients infectés. Ce sont ces tests qui seront commercialisés en 1985.

La collaboration s'étend bientôt à des immunologistes hospitaliers ( Jean-Claude GLUCKMAN et David KLATZMAN , PITIE-SALPETRIERE ) et des cliniciens, comme le Docteur VILMER ( HOPITAL NECKER ) ; ce qui permet, au cours de l'année 1983, de démontrer que les lymphocytes T CD4 sont la cible majeure du virus, et qu'ils en meurent.

L'équipe prend également contact avec des biologistes moléculaires ( Simon WAIN-HOBSON, Pierre SONIGO, Marc ALIZON entre autres) pour analyser le génome de ce virus : leurs travaux aboutiront, un peu plus tard, à la description de la séquence du virus.

Plus tard dans l'année 1983, les scientifiques de l'unité d'Oncologie virale apportent la preuve qu'il s'agit bien d'un rétrovirus, ce que certains contestaient à l'époque.

La caractérisation des protéines constituant le virus, est également entreprise dès 1983. L 'analyse des protéines du virus montrera également que le LAV ( Lymphadenopathy Associated Virus ) était totalement différent des " candidats " américains, les virus HTLV-1 et HTLV-2.

Enfin, au cours de cette même année, une collaboration entreprise avec le CDC à Atlanta, permit, par des études sur des sérums provenant de patients américains et français, de renforcer l'hypothèse du lien entre le virus et la maladie Sida, en démontrant une corrélation entre la présence d'anticorps chez les malades et celle du virus.

C'est également avec le CDC que furent entrepris les premiers travaux démontrant la transmission possible du virus chez des chimpanzés.

Si toutes ces découvertes ont pu se faire si vite, c'est grâce à une interaction tout à fait exemplaire entre experts de disciplines distinctes et complémentaires - cliniciens, virologistes, immunologistes, biologistes moléculaires, épidémiologistes - issus à la fois du monde de la recherche fondamentale et du milieu hospitalier.

Fin 1983 donc, la preuve avait été faite. Le virus LAV (futur VIH-1 dans la nomenclature), rétrovirus humain, était bien l'agent du Sida.

En janvier 1985, paraît dans Cell un article sur le séquençage du virus LAV. Le séquençage a été effectué par :

- Simon WAIN-HOBSON , alors au sein de l'unité Recombinaison et expression génétique (Pasteur-Inserm-CNRS), responsable de l'équipe ;
- Pierre SONIGO , dans la même unité ;
- Olivier DANOS , alors au sein de l'unité des Virus oncogènes (Pasteur - CNRS) ;
- Stewart COLE , alors au sein du G3, Groupement Génie Génétique à l'Institut Pasteur ;
- Marc ALIZON , alors au sein de l'unité d'Oncologie virale (Pasteur - CNRS - Inserm).

La même année, Diagnostics Pasteur, à la suite des travaux effectués par les équipes pasteuriennes, mettra au point un premier test de dépistage du VIH-1, Elavia.

En cette même année, l'unité d'Oncologie virale isolera un second virus du sida, le LAV-2 (futur VIH-2 dans la nomenclature), à partir d'un prélèvement effectué sur un malade originaire d'Afrique de l'Ouest, hospitalisé au Portugal (Luc MONTAGNIER, Denise GUETARD et François CLAVEL, à l'Institut Pasteur en collaboration avec des médecins portugais de l'hôpital EGAS MONIZ à Lisbonne, ainsi qu'avec des virologistes et des médecins de l'hôpital CLAUDE BERNARD).

La séquence de ce second virus sera publiée en 1987 dans Nature (collaboration à l'Institut Pasteur entre les unités d'Oncologie virale, de Recombinaison et Expression génétique, et le laboratoire de Biologie moléculaire et Immunologie des Rétrovirus ;

Les auteurs de cette importante publication sont notamment: M. GUYADER, M. EMERMAN, P. SONIGO, F. CLAVEL, L. MONTAGNIER, M. ALIZON.

En 1987, un test de dépistage spécifique au VIH-2, sera mis au point par Diagnostics Pasteur. Des collaborations seront entreprises notamment avec Genetic Systems.

Accueil | Webmail | Ecrivez-nous | Contact | Webmaster